Triste ! Triste est notre condition de femme !
Adulée, déifiée par certains mais le plus souvent traitées comme des serpillières à foutre ou en bonniche bénévole ! Et cela à cause du péché originel, une blondasse à gros nibards bouffeuse de pêches ! Car je reste persuadée qu’Ève, notre f*** mère à toutes, était une blonde écervelée à forte poitrine !
Tout commence déjà à notre naissance. Si vous avez la malchance de naître au fin fond de la campagne chinoise, il y a de grandes chances que vous finissiez au fond d’un étang dans un sac poubelle ou sous forme de soupe aux vermicelles supposée aider quelques vieux Tang libidineux !
Si vous avez la chance de naître en France, estimez-vous déjà heureuse ! Normalement, vous ne serez pas séparée de votre clitoris à coups de lame de rasoir rouillée !
D’abord, attendez-vous à avoir un prénom complètement débile si vous avez des parents pauvres et sans goût (Jennifer, Mégane, Britney…), à être traitée de pisseuse, de grenouille, et affublée d’horribles vêtements roses avec des machins ridicules brodés dessus (si vos parents sont toujours pauvres et sans goût).
Ensuite viendra le jour où vos parents décideront de vous faire percer les oreilles ! Déjà le premier attentat à votre intégrité physique, comme si c’était vital pour l’avenir de notre nation d’avoir deux boules ridicules incrustées dans vos oreilles d’enfant.
Les années passent, vous grandissez, avec les garçons qui vous martyrisent : tirage de nattes ou tournantes dans les locaux à poubelles si vous n’avez vraiment pas de bol !
Ensuite viennent les premiers signes des changements physiologiques. Vous allez enfin vous transformer en splendide créature et c’est là que l’affaire se corse : vous allez avoir vos règles, ringningnin, doches, anglais, etc… Autant de mots ridicules pour qualifier ce calvaire mensuel qu’est votre menstruation !
Tout va bien si vous êtes chez vous tranquillement : maman vous expliquera.
C’est un peu plus embêtant si vous les avez pour la première fois en cours de gym, le jour où vous portez un mini-short immaculé !
Ah, les joies du contact avec un spéculum glacé, les douleurs abdominales, les boutons, les sautes d’humeur (que vos collègues masculins auront un vilain plaisir à vous faire remarquer).
Ayé ! Vous êtes une femme prête à procréer avec un utérus tout neuf, prêt à fabriquer plein de beaux soldats, de coiffeurs, d’esthéticiennes, d’avocats et de tueurs en série…
Les années passent, imperturbables…
Premier flirt, première fois, premier échec amoureux, premier régime, premier mariage, premier bébé, et ça recommence dans l’ordre que vous voulez jusqu’au jour…
La température augmente soudain, vous êtes cramoisie, que se passe-t-il ?
« C’est sans doute la ménopause », vous répond votre gynéco de 35 ans, qui sait désormais que votre périnée a atteint sa date de péremption !
Réjouissez-vous !
Si vous étiez une vache, vous seriez abattue sans délai et plein de morceaux de vous finiraient sous cellophane au Carrefour Market du coin !
Mais vous êtes un être humain donc vous avez encore une quarantaine d’années à voir votre corps changer, vos seins dégringoler, vos moustaches pousser, de jolis fibromes décorer vos vieilles trompes !
Mais votre famille vous entoure : vous étiez un joli bébé comme votre petite fille, épanouie comme votre fille, et voilà que vous tournez à la mégère comme votre maman, et vous serez bientôt une vieille dame acariâtre comme votre grand-mère, et vous serez sénile et incontinente comme votre arrière-grand-mère Alzheimer !
Quelle chance avons-nous, femmes, de voir notre passé, notre présent et notre futur sous nos yeux grâce à l’espérance de vie qui augmente !
Merci, la science…
Mais l’important pendant les années qui nous restent à vivre entre le diabète, la tension, l’arthrose…
C’est de se dire : mon utérus est peut-être usé mais pas mon cœur…