La folie des hommes a conduit les nations à utiliser leur arsenal nucléaire.
Adieu Moscou, Pékin, Paris, Londres !
Béthune n’existe plus… le monde est un vaste champ de ruines fumantes.
Vous, fine mouche, aviez anticipé l’holocauste nucléaire, vous êtes donc bien à l’abri dans votre cave aménagée, avec toutes vos œuvres d’art, une grande quantité de vivres, de MP3, de masques hydratants, et de chaussures hors de prix. Vous avez même invité Edwige, votre meilleure amie.
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Bombe atomique : ce qu’une jeune femme moderne doit savoir…

Tout d’abord une bombe atomique est une arme de destruction massive utilisant l’énergie de la fission de noyaux d’uranium et de plutonium, et cette énergie, en se dégageant, provoque tout plein d’effets rigolos et exotiques…

– La chaleur.
Lors de l’explosion, la chaleur dégagée est de plusieurs millions de degrés.
Même si vous avez une vilaine peau, je vous déconseille fortement cette méthode de peeling radicale!
De toute manière, si vous êtes dans l’épicentre, vous serez tout simplement vaporisée.

– Le souffle.
S’il peut être agréable de sentir une jolie brise soulever délicatement votre jupe comme Marylin Monroe, un vent de 500km/heure sera beaucoup moins sexy : il y a de grandes chances que Marylin aille s’écrabouiller sous forme de pizza trop cuite contre le premier mur !
Ce qui, ma foi, ne vous mettra pas à votre avantage.

– Les radiations.
Si vous n’avez pas été cuite ni réduite en purée, la bonne cuisine de Maïté ne s’arrêtera pas là… il faudra passer par la case micro-ondes !
En effet, si les ultra-violets vous donnent un joli hâle pendant l’été, les différents rayons X, Y, Z, de l’explosion joueront aux quilles avec vos cellules, et ça, ce n’est pas glamour du tout !
Prenez une gueule de bois, une tumeur au cerveau, une gastro monumentale, une allergie alimentaire, et un herpès géant, mélangez bien, et vous obtiendrez les effets des radiations !
Et de plus, inutile de chercher votre sèche-cheveux parmi les décombres, car vous deviendrez chauve au bout de quelques jours !
C’est formidable non ?

Les mois passent, l’hiver nucléaire s’installe pendant que vous sirotez un délicieux gin-fizz en visionnant pour le 25ème fois « Déjeuner chez Tiffany ».
Ah ! Audrey Hepburn avait vraiment la classe !
Vous avez de temps en temps une petite pensée – vraiment petite – pour ces milliards de simples mortels carbonisés ou agonisant à quelques mètres au-dessus de votre abri, pour ceux qui ont eu la malchance d’en réchapper, et sont condamnés ainsi à survivre parmi les ruines en mangeant des rats.

Vous frissonnez d’horreur, tout en vous félicitant d’avoir été prévoyante.
Edwige vous rend grâce tous les jours de l’avoir sauvée d’un horrible destin en faisant les tâches ménagères.
Les mois passent, monotones ; la radioactivité vous empêche de sortir ; vous avez bientôt lu tous les livres, vu tous les films, et épuisé tous les sujets de conversation avec Edwige.
Votre corps réclame… un homme !
Bien sûr, votre collection de sex-toys vous a permis de patienter, mais rien ne remplace la chaleur d’un male fougueux.

Mais y a-t-il encore un homme sur terre ?
Sachant leur propension à s’étriper, leur sensibilité aux infections, leur fragilité émotionnelle face aux situations de crise, vous en déduisez qu’il n’y a dehors plus aucun garçon utilisable !
Il ne reste sans doute que quelques femmes affamées n’ayant pas connu de manucures ni d’orgasmes depuis des mois !
La perspective de sortir et de vous retrouver face à une horde de lesbiennes cannibales aux ongles sales dans un monde apocalyptique ne vous emballe pas des masses.
De plus, il n’y a sans doute plus de bars ni boutiques de mode convenables.

Bientôt les vivres manqueront… Edwige pourrait sans doute être une source de protéines non négligeable…

Puisque que tout est fichu, vous décidez de vous la jouer Cléopâtre et mettre fin à vous jours.
N’ayant pas de panier de figues et d’aspic sous la main, barbituriques et champagne feront très bien l’affaire !
Il vous sera très difficile de vous momifier toute seule car cela est douloureux et salissant.
Vous risquez de mettre du sang et des viscères partout, donc optez pour une méthode de conservation alliant tradition ancestrale et modernité.
Remplissez votre congélateur de gros sel (bien connu pour conserver les morues).
Pomponnez-vous une dernière fois, mettez votre robe la plus glamour, mettez vos plus beaux bijoux, installez-vous dans ce sarcophage improvisé, prenez une posture pharaonesque, et mourrez avec élégance!

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An de grâce 2965.
À l’attention du professeur Clamidia.

Rapport archéologique du site 302.
Lieu : extrémité est du continent « Europe »
Objet : découverte d’une momie et de plusieurs objets religieux.

Cher professeur,

Lors de nos dernières fouilles, nous avons fait une découverte très intéressante.
En effet, une momie de la période post-apocalypse précoce a été retrouvée sur le site numéro 302.

Il s’agit d’un spécimen particulièrement bien conservé, trouvé dans un excavation artificielle datant approximativement de la première moitié du 21ème siècle.
Il était enfermé dans un sarcophage plutôt curieux, fait principalement d’aluminium et de matériaux composites à base d’hydrocarbures.
Bien que très abimé, nos spécialistes ont pu déchiffrer quelques inscriptions : ZANUSSI, ARRET/MARCHE… les autres inscriptions se révélant trop abimées pour être utilisables.

Nous pensons que le premier mot est le nom de la momie et les autres des bribes d’une incantation religieuse.
La momie donc nommée « Zanussi » était en parfait état de conservation.
Il s’agit d’un individu de sexe féminin, âgée d’environ 35 ans lors de son décès.
De type nord européen. Son visage, quoiqu’un peu desséché, présentait des traits harmonieux, cette femme devait être d’une grande beauté pour les canons de l’époque.
Des traces de couleurs, sans doute un maquillage rituel afin d’accéder au royaume des morts, étaient encore présents.
Ses riches parures et sa tenue laissent à penser qu’elle devait être de très haut rang, sans doute une princesse ou une prêtresse.

Plusieurs objets religieux ont été également retrouvés :
– des récipients de verre de différentes couleurs servant à conserver des breuvages sacrés,
– des grimoires très abimés, dont l’un porte l’inscription « FEMME ACTUELLE »,
– et aussi de nombreux objets phalliques, sans doute des symboles de fertilité.

Lors des analyses chimiques pratiquées sur le corps, nous avons trouvé des quantités extraordinaires de silicone, d’acide hyaluronique, d’éthanol, et de différents autres composés chimiques.
De nombreuses traces de toxine botulique laissent penser qu’elle a sans doute succombé à un empoisonnement : peut-être une rivalité pour l’accès au trône.

Chose curieuse, l’estomac contenait les restes d’un repas composés de raisins fermentés, d’hydrates de carbone, et de viande humaine !
Il s’agit, sans doute ici aussi, de cannibalisme rituel, très courant à cette époque, les restes d’une esclave ayant été retrouvés non loin de là. Celle-ci portait autour du cou une chaine de métal dorée avec l’inscription « EDWIGE », cette chaine étant un symbole de soumission et de dévotion.
Il nous restant encore de nombreuses études pour en savoir plus sur cette mystérieuse « Zanussi », nous vous ferons parvenir, cher Professeur Clamidia, les résultats le plus rapidement possible.

Cordialement,
Remington Dutroux